Ah, Ces Coquines !




avec Delphine Allange et Laurence Le Dantec
Comédie écrite et mise en scène par Delphine Allange

« Elles étaient grises, la Marquise Stella de la THIBAUDIERE et la Baronne Clarisse de la CORSETA. Les deux jeunes femmes avaient dîné en tête à tête, dans le salon vitré face à la mer, et continuaient assidûment de boire du champagne, tout en se faisant des confidences intimes que cette jolie ivresse pouvait amener sur leurs lèvres. Leurs maris étaient retournés à Paris, les laissant seules sur cette petite plage déserte qu’ils avaient choisie pour éviter les rôdeurs galants des stations balnéaires à la mode. Absents cinq jours sur sept, ils redoutaient les parties de campagne, les déjeuners sur l’herbe et les leçons de natation. Ils avaient loué une maison bâtie puis abandonnée par un original et ils avaient enterré là leurs femmes pour tout l’été. »

Premiers mots de « AH, CES COQUINES ! ». D’entrée de jeu, Delphine ALLANGE nous donne le ton de sa pièce, inspirée de diverses nouvelles de Guy de MAUPASSANT. Teintes douces et légères mais colorées et taquines. Nous sommes dans un tableau de Claude MONET que nous nous apprêtons à voir pimenté de touches espiègles et de traits malicieux.

« Le champagne, en dépit de l’article, est féminin. » disait l’écrivain Armand LANOUX. Cette observation, ô combien pertinente sous son apparence de clin d’œil galant, se prête à merveille à Stella et Clarisse. Elles sont le champagne dont elles enivrent leurs échanges et souvenirs intimes. Elles pétillent de fantaisie et de verve avec un talent fin mais imagé du croquis qui « décoiffe », éperonne et enferre. Règlements de comptes vis-à-vis de leurs époux et des hommes ? Sûrement pas ! La Marquise et la Baronne sont trop souveraines pour se laisser aller à la moindre amertume, rancœur ou intention revancharde. Jules MICHELET n’affirmait-il pas : « On ne sait pas assez combien les femmes sont une aristocratie. Il n’y a pas de peuple chez elles. » Stella et Clarisse s’amusent et nous amusent. Elles se délectent et nous enchantent. Complices d’humeur et d’humour, Stella, l’audacieuse et brûlante passionnée des poètes maudits, et Clarisse, la dévoreuse d’aventures, nous mènent tambour battant, coquinerie en sautoir, dans les tribulations de leurs trépidantes vies matrimoniales et des relations amoureuses.

La mise en scène de Delphine ALLANGE est totalement à l’image de son écriture, le pétillement du champagne. Elle en maîtrise l’émerveillement avec brio. Déjà la Presse avait dit à propos de la pièce « LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE », qu’elle écrivit d’après Octave MIRBEAU, mit en scène et joua plus de 250 fois : « Dans une interprétation aussi pétillante que le meilleur champagne, le solo de Delphine ALLANGE est souverain. »

« AH, CES COQUINES ! », avec Delphine ALLANGE dans le rôle de la Marquise Stella de la THIBAUDIERE et Laurence LE DANTEC dans celui de la Baronne Clarisse de la CORSETA, sera assurément pour le public un pur moment de plaisir, de divertissement et de bonheur.